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CHRONIQUE DE POURPRE N° 203 = KR'TNT ! 322 : BUZZCOCKS / WISE GUYZ / TRISTAN & THOMAS / JIM MORRISON ( + DOORS ) / ELVIS PRESLEY / GROUPES KR'TNT !

 

 

 

KR'TNT !

KEEP ROCKIN' TILL NEXT TIME

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LIVRAISON 322

A ROCKLIT PRODUCTION

LITTERA.INCITATUS@GMAIL.COM

30 / 03 / 2017

WISE GUYS / TRISTAN & THOMAS /

JIM MORRISON ( + DOORS ) / ELVIS PRESLEY

GROUPES KR'TNT !

 

Alors, ça Buzz, Cock ?

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— Alors, ça Buzz, Cock ?
— Ouais, ça Buzz bien, Cake !
— Wow, Cock, comme t’es cool !
— Ça Buzz même the Jerk, Cake !
— Ben dis Cock, quelle classe !
Vroaaaarrrrrr ! Une Diabolica GTI passe dans la rue à 200 à l’heure, pétaradant de ses vingt cylindres en double flight W. Cock se met à chanter :
— Fast cars ! I hate/ fast cars !
Cake reprend en faisant les chœurs :
— Fast Cars ! Fast cars ! Fast cars ! I hate/ Fast cars !
— Wow, ça Buzz bad, Cock !
— Tu crois pas si bien dire, Cake ! Figure-toi que les Buzzcocks ont fast-starté leur set avec ce dingo cut !
— Fast Cars ?
— Ho-ho/ Fast cars ! I hate/ Fast cars !
— Wow, Cock, t’as ça dans la peau !
— Ouais, quarante ans que ça clique ! Et j’hate toujours autant les fast cars ! Wow, Cake, ils jouent ça avec la même niaque qu’au début ! Tu vois Steve Diggle ramener sa fraise sur scène et paf, il te claque un vieux Do de Manchester United sur sa Télé crème et à côté, t’as Pite la pine tout en noir qui crie sa haine des cars ! Ho-ho/ Fast cars ! I hate/ Fast cars ! T’as pas idée de la classe qu’ont ces deux clampins de crack-boum city ! Ils claquent cette pop de cracks depuis quarante piges, Cake, tu captes ?
— Wow, quel bail, Cock !
— Ah ouais, bail que bail, Cake !
— T’as vraiment ça dans la couenne, Cock !

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— Quand je les entends, j’ai le chibre qui chuinte, j’ai la dorsale qui shiver, j’ai le chinois qui chouine, j’ai la goutte au gland, ah ça, Cake, c’est réglé comme du papier à musique ! Quand tu mates Pete la bête mouliner ses barrés mancuniens sur sa small black pelle, tu recommandes ta couenne à God car tu sais que tu peux claquer une valve et mourir de plaisir ! Un truc comme Harmony In My Head, ça te troue le cul, oh-oooh/ But it’s a harmony in my head !
— Ho-oh/ It’s a harmony in my head !
— Ha-ah/ ça t’harmonise aussi sec, Cake, ça te cale, ça te cuit, ça t’encule, t’es là à miauler à la lune avec Pete la pâte, le boss du Buzz, le pif du pop, le pape du paf, ça fait quarante ans qu’il te balance sa giclée magique sans débander. Le pote Pete, il te fait Lennon et McCartney à lui tout seul, et son vieux compère Diggle n’en finit plus de rigoler tellement il jouit du pur bonheur de jouer tous ces hits sur scène ! Tu veux du bon régal ? Des bonbons du passage Démogé ? Fuck it, Cake, va voir les Buzzcocks buzzer leur bazar, ils vont te baiser jusqu’à la garde, tu cliqueras comme une clock en pâte ! Jamais tu verras un guitariste aussi content d’être sur scène que Steve Diggle, il fait des clins d’yeux à tous les fans tassés sur la barrière, et il couine en chœur avec Pete le pote It’s a harmony in my head ! Franchement, t’as là un hit aussi hot que Baby You Can Drive My Car !
— Ho-ho/ Fast cars ! I hate/ Fast cars !
— T’es con, Cake !
— Yes I’m gonna be a star !
— C’est le même drive, en fait, la même énergie pop et la même classe. Tous ces mecs viennent du Nord de l’Angleterre. Quand Cilla Black dit que Liverpool doit que dalle à Londres, on peut dire exactement la même chose de Manchester. Rien à cirer du Clochemerle londonien ! Les Buzzcocks ont toujours buzzé dans leur coin !
— Leur coin coin ?
— Ah t’es con, Cake !
— Putain, ça te Buzz plus au casque, Cock ? Coin coin ! Coin coin ! Coin coin !
Cake imite Pete qui joue deux notes sur sa guitare sciée :
— Coin coin ! Coin coin ! Coin coin ! C’est le solo sur deux notes dans «Boredom» !
Cock clame le chorus :
— Boredom boredom boredom !
Et Cake reprend la chute au baryton :
— Bodom’ Bodom’ !
— Coup de génie ! Coin coin ! Coin coin ! Coin coin ! Quel coup, Cake !
Cake rejoue deux coups vite fait :
— Coin coin ! Coin coin !
— Tu sais qui qu’il dit dans Boredom, Cake ? Il dit qu’il vit dans un movie qui ne l’intéresse pas ! Et qu’il attend que le téléphone sonne !
— Bodom’ Bodom’ !
— Il dit qu’y a rien derrière lui et qu’il est déjà un has-been. Il dit que son avenir n’est plus ce qu’il était !
— Bodom’ Bodom’ !
— Quelle claque, Cake !
— Coin coin ! Coin coin ! Coin coin !

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— Oh mais attends, t’as un autre truc dément sur Spiral Scratch : Time’s Up ! Tu sais quoi ? Ils jouent ça en rappel ! Là t’as plus qu’à appeler ta mère !
Cake claque le chœur :
— Time’s Up
— Non attends, Cake ! D’abord, tu retrouves Pete la pite au supermarché. Il poireaute à la caisse avec sa box de beans !
— Cash up !
— Et après, il fait la queue à la Poste pour acheter des timbres avec la tronche de Queen...
— Stick up !
— Et pis il attend après sa poule qui se ravale la façade !
— Make up !
— C’est là qu’il se demande pourquoi il passe son temps à poireauter !
— Break up !
— Puis il refait la queue pour des clopes !
— Stood up !
— Il en a vraiment ras la motte de poireauter tout le temps !
— Give up !
— Alors il passe un coup de fil à sa belle-mère qui lui dit que ben non, cocote n’est pas encore levée !
— Get up !
— Mais cocote vient quand même lui répondre au téléphone avec sa voix sexy !
— Shut up !
— Ah ces chœurs me fendent le cœur, Cake !
— Quelle claque Cock !
— Sûr Cake, t’as là les chœurs les plus déments de l’empire du milieu.
— Rien de pire que l’empire, Cock !
— Ah t’es con, Cake ! Mais dans le fond, t’as pas tort car What Do I Get, c’est quatre fois pire que l’empire ! Pete s’y plaint. Il veut un lover qui reste jusqu’au bout et qu’est-ce qu’il a ? Des nèfles ! Des nuits sans sommeil dans un lit à moitié vide !
— Ho Hooo !
— Il avoue sa détresse, il a besoin d’une caresse, What do I get ?
— Ho Hooo !
— Que dalle, Cake !
— Ho Hooo !
— La vie est dure, Cake ! Et Pete n’aime pas les promesses, These Promises are made for us !
— Promises/ Ho Hooo !
— How could you ever let me down ?
— How How !
— Elle devait changer, mais elle est restée la même, what a shame !
— Shame shame shame !
— Ha t’es vraiment con, Cake ! Comment qu’y font les gens pour causer avec un con comme toi ?

Signé : Cazengler, buzzé comme un bleu


Buzzcocks. Le 106. Rouen (76). 27 mars 2017

 

TROYES / 24 – 03 – 2017
3 B
WISE GUYS

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Wise Guys, ce soir au 3 B. Soyons aussi avisés que ces gars venus d'Ukraine qui en plein milieu de leur tournée européenne s'arrêtent à Troyes. Le bar de Béatrice Berlot commence à devenir un des lieux incontournables du rockab. La classe internationale. La Teuf-teuf galope, elle a saisi l'enjeu, ou la casse ou les Wize Guys. J'arrivons à l'heure, ne sommes pas nombreux, une petite dizaine, par contre à table au fond il y a du monde. En attendant le début des festivités, afin que vous ne vous ennuyiez point, je me permets de vous refiler une petite recette ukrainienne.

LES PÂTES UKRAINIENNES


Facile et pas cher. Prenez une casserole, remplissez d'eau du robinet jusqu'à une hauteur de vingt centimètres. Soyez précis, ni dix-neuf, ni vingt et un. Portez à ébullition. L'opération suivante demande un peu de doigté et de self-control. Eventrez sauvagement deux paquets de pâtes ( semoule dure ) et versez brutalement leur contenu dans le liquide brûlant. Les grosses bulles qui crèvent à la surface doivent impérativement produire de bruyants cloc ! cloc ! Touillez délicatement, jusqu'à complète absorption de l'eau. Baissez le feu, continuer la cuisson à feu doux durant vingt-six minutes dix-sept secondes. Si la lame de votre couteau s'enfonce dans la tambouille, plein gaz durant dix minutes. La cuisson est effective quand votre opinel ne parvient plus à entamer l'espèce de gâteau obtenu. Démoulez en frappant à coups de marteau sur le fond de la casserole. Voilà, c'est fini, demandez à vos amis de s'assembler autour de la table.
Comment c'est dur ? Comment vous y avez laissé deux dents ! Vous êtes totalement fous ! Ne vous ai jamais dit que c'était pour manger, soyez un peu raisonnables, c'est juste pour l'idée.
Admirez la magmatique masse compacte et extasiez-vous ! Ressemble en tous points à celle formée par cet agglomérat impénétrable du public qui s'est pressé devant les Wise Guys durant toute la soirée, à l'image de ces bouchons de roches volcaniques qui empêchent tout jaillissement impromptu et éruptif des cratères dits en sommeil. A part que les Wise Guys, z'étaient salement réveillés et qu'ils nous offert un technicolor quadriphonique digne des derniers jours de Pompéi.

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WIZE GUYS


Quatre gars, Rebel casquette sur la tête, mine inquiète, s'agenouille près de sa contrebasse dont le dos s'ornemente d'une éraflure, Gluck s'arme de sa rythmique, au fond Ozzy, le plus carré des trois s'assoit placidement derrière ses caisses, et Chic Bird semble marqué d'un doute. Nous refera le coup à chaque morceau, un oeil sur la set-list qui gît sur le plancher, se tourne vers ses camarades l'air préoccupé, lève la tête en quête d'inspiration, ça semble lui revenir, esquisse une moitié de riff, se rapproche du micro, un, deux, trois, et hop il envoie le drop entre les poteaux. C'est parti pour le galop cosaque.
Trois sets, pas très longs ou alors ils sont passé comme trois rêves plus délicieux les uns que les autres. Mais vu la presse et chaleur qui règnent ces brèves coupures sont appréciables et personne ne s'en plaint. S'il fallait les distinguer, nous dirions le premier plus swing, le deuxième plus bop et le troisième un tantinet pro sixties. Ce ne sont que des indications, pas des étiquettes, les Wise se baladent, pas dans l'histoire du rockabilly, dans celle de la musique populaire si vous entrevoyez la différence.

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Rebel fournit le swing, l'élastique, la pulsation originelle, pas du tout un adepte du slap tomahawk, accroche les cordes du bout de ses longs doigts afin de les ramener vers lui, sa main caresse davantage qu'elle ne frappe, vous ne pouvez pas parler d'une assise rythmique, ou alors mouvante, chantante, l'aisance du surfer qui passe les vagues comme vous quand vous descendez les escaliers sur la rampe, mais lui il sait aussi les remonter à la même vitesse sur la même glissière. Serait parfaitement à l'aise dans un combo de jazz, mais nous sommes bien dans un rockabilly brain storming.

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La différence est simple à saisir. Pas le temps de s'ennuyer. A peine sommes-nous en voiture et qu'il faut déjà s'arrêter en pleine vitesse de pointe. C'est Ozzy qui se charge du frein. N'appuie pas comme un malade sur la pédale, sous prétexte que ça fonce droit vers un a-pic de quatre-vingts mètres, se contente de couper le moteur. En roue libre, Paulette ! je lève les bâtons et je ne touche plus à rien. Et hop il tourne d'une chiquenaude le volant d'un coup de baguette magique et le quatuor fabuleux remet les gaz pour une nouvelle courbe de la mort. Ah ! ces moments où le coeur de l'orchestre cesse de battre, définitivement, trois dixièmes de secondes mais de celles qui touchent à l'éternité de la beauté.

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Le troisième fautif se nomme Chic Bird. Chic parce que le rockab c'est de la voyouterie choc. Et Bird parce qu'il manie sa guitare avec autant de dextérité que Charlie Parker son saxophone. Là c'est moi qui invente. Vaudrait mieux dire que Charlie Christian et Django Reinhardt leurs guitares. Christian, pour la cohésion de l'ensemble. Ne cherche pas à tirer tous les rayons du soleil sur sa propre gloire, Miter Chic Bird, joue collectif, avec les autres et pour les autres, ne bavarde pas, il intervient, il propulse ou il clôt, il encapsule ou il fait sauter le bouchon du champagne, mais ne se sert jamais en premier. La tournée est d'abord pour les copains. Django parce que c'est le plus court chemin pour comprendre le jeu de Cliff Gallup lorsqu'il se mit en tête d'inventer la guitare rock en trente six morceaux, en trente-six chandelles crépitantes. Toute la sauvagerie concentrée en trois notes et ensuite la chute des météorites explosives au ralenti.

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Chic Bird m'a scotché. Gluck aussi, mais avec du double-face. Ce mec-là, c'est un mutant. Je le soupçonne, je le dénonce, s'est fait greffer un bras automatique. Un robot infatigable qui lui file deux siècles et demi d'avance sur tous les guitaristes rythmiques du monde. Avec un tel outil qui bosse pour lui il peut faire le malin, et hop je hisse la guitare vers le haut, et houps ! je la tends vers la gauche et puis tiens je fais semblant de planter le manche sur le sol. Souvent j'ai eu envie de débrancher Chic Bird, rien que pour le plaisir égoïste de me délecter de ces riffs – joue en riffthmique – increvable, l'a l'air de sucrer les fraises de sa main droite, de la gauche je ne sais comment il se débrouille mais il vous trifouille de ses mélodies imparables qui vous font peur. Imperturbable, une machine à remonter le rockab, n'y a que lorsque Duduche pressé par la foule, et aventuré sur les fils des guitares, qui pour se faire pardonner lui a collé un gros bisou de petite fille sur la joue pour lui montrer combien à Troyes l'on aime le rock'n'roll qu'il a paru décontenancé, du coup Duduche en a profité pour glisser le well introductif de Be Bop A Lula dans le micro.

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Quatre super musiciens. Nés de la cuisse de Jupiter. En ai oublié de préciser que Chic Bird, comme tout oiseau qui se respecte, chante. Une précision extrême, ne se contente pas de pousser la goualante, c'est sa guitare d'un bleu-pétrole étincelant qui délimite l'espace du vocal, fin de riff, en sandwich entre deux, en plein milieu d'un, ses doigts ouvrent les vannes et les referment à l'instant voulu. N'empiète jamais, ni avant, ni après. Ni avance, ni retard. Ce n'est pas un chanteur qui timbre et tamponne la musique, le chant est considéré comme le cinquième instrument, ne monopolise pas l'attention, joue sa partition, participe de la cohérence totale au même titre que les quatre autres.

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Le rockabilly est une interpénétration musicale, les Wise Guys délaissent le blues, sont entés dans l'instrumentalité originaire du jazz, dévissent selon le bop et ses accoups frénétiques et ses ricochets foldingues qui visent davantage aux effets spectaculaires, et enfin abordent l'éclatement délié du surfin' dans cette manière parfois, de prolonger les notes, de les faire vibrer à l'unisson dans une auto-réverbe frissonnante, leur musique ne s'échappe jamais de ce triangle d'or, se cogne aux murs de cette trinité qui se perpétue comme une partie sans fin de billard à trois bandes, mais se refuse à les abattre.
Apparemment avec raison. Puisqu'ils ont mis tout le monde d'accord. Clientèle du 3 B éberluée.

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CLAP DE FIN


Comme d'hab ! Normal c'est du rockab ! Merci Béatrice pour toutes ces soirées. Et à Fabien et ses deux copains pour la superbe sonorisation.


Damie Chad.

( Photos : FB : Béatrice Berlot / Sergio Kazh / Lasaulsotte / Nadège )

 

BLACKSTONE / 22 – 03 – 2017
la jam de
THOMAS + TRISTAN

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L'invasion des fourmis rouges. Celles qui piquent. Celles que l'on aime. Ça avait bien commencé. Intimiste. Ne manquait que le feu de bois. Tristan et Thomas sur leurs tabourets. Deux morceaux de country. Celui du texan qui avoue que les filles de Memphis valent le détour. Tristan se hâte de confirmer, suit celui du énième cœur brisé. Si poignante que pour un peu vous salopègeriez votre whisky avec des larmes de crocodile. Dernier arpège et la porte s'ouvre, un, deux, trois, une bonne douzaine de musicos, la plupart armés de leur étui à guitares, l'on se croirait à une réunion de la mafia, Tom se réfugie derrière la batterie et c'est le grand déballage. La scène est prise d'assaut, à la bonne franquette, mais l'on a vu le moment où il aurait fallu distribuer des numéros d'attente comme aux guichets de la Sécurité Sociale.
En tout cas que du bon, un peu de groove mais pas les mornes plaines infinies, c'est qu'il y a un énergumène – j'ai oublié son prénom – qui au chant et dans un deuxième temps à la batterie – a quelque peu dynamisé le tempo. Rien de tel que les balles rapides pour vous débarrassez du shérif. Voulait enchaîner sur Presley, mais personne ne connaissait A Little Less Conversation dont il proposait une version un peu trashy. Dommage ! En contrepartie l'on a eu deux filles au micro qui chacune dans son style, soul et rock, ont cassé la baraque. Mais la palme à Julien – guitare et voix- qui nous a balancé deux interprétations habitées du Floyd – et pourtant je ne suis pas un fan – un gars habité, l'on sent que chez lui le rock touche à des zones sensibles essentielles.
Me suis sauvé subrepticement, l'était une heure trente et devais me lever à quatre, alors qu'un contingent de trappeurs se préparait à vanter les mérites de l'Alabama. Je sais sur ce coup-là je n'ai pas fait fort mais si vous connaissiez la dure vie des rockers... Merci à Tristan et à Thomas, pour une jam ouverte, c'était les deux battants du partage amical !
Et puis une découverte, Tristan et son répertoire country, de la belle ouvrage, faudrait qu'il organise une soirée spéciale...


Damie Chad.

JIM MORRISON
AU-DELA DES DOORS
HERVE MULLER

( Albin Michel / Rock & Folk / 1974 )

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Le cadavre remue encore. L'on ne compte plus les livres publiés sur Jim Morrison. Mais celui-ci est spécial. Ecrit en français, achevé d'imprimer en décembre 1973, avant que Jerry Hopkins ait terminé Personne ne Sortira Vivant d'Ici - la première bio qui fut suivie d'une flopée d'autres - et rédigé par un témoin direct, de première main, qui avait côtoyé la star en rupture de ban durant ses dernières semaines à Paris. Hervé Muller, journaliste à Rock & Folk, en les années fastueuses de la revue.
L'ai relu – fait partie de ces ouvrages redécouverts dans le garage lors de ma recherche des Pionniers du Rock'n'roll de Michel Rose – avec plaisir et surprise. J'en gardais un excellent souvenir, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit si bon. En près de quarante ans l'on a exhumé tant d'anecdotes et apporté tant de précisions sur les Doors et Jim Morrison, qu'il doit sonner un tantinet creux, me disais-je, rien que les circonstances de sa mort... eh, bien pas du tout !

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Le bouquin est sauvé par là où il pèche. Questions éléments biographiques, au total il n'y a pas grand chose. Rien que l'on ne sût déjà à l'époque, et Hervé Muller parvient à remplir cent quatre-vingt pages avec trois fois rien. Comment réussit-il à accomplir ce miracle ? En se cantonnant strictement à ce qu'il était. Un petit français. Ne décelez point une quelconque manifestation de fierté nationaliste en cette assertion. Entendez l'expression en tant que jeune individu baigné d'une certaine approche culturelle et linguistique. Pas un amerloque qui décrit de sang-froid le monde tel qu'il est. Mais la tête farcie d'un enseignement littéraire qui lui permet de saisir l'un des aspects les plus essentiels de la personnalité de Morrison.
Morrison, chanteur de rock ? Sans nul doute. Et extrêmement doué par-dessus le marché. Ne le nie pas. L'aurait du mal. Fut conscient de la qualité de ses prestations tant discographiques que scéniques. Mais il considère cette séquence existentielle dont il venait de déterminer la closure comme un incident de parcours, un détour, une opportunité, une expérience. Qui l'a dévoré, et bouffé tout cru. Ce n'était pas là l'essentiel pour Morrison. Un autre projet lui tenait à cœur. Ne comptait plus sur le rock'n'roll pour forcer la porte qui donnait accès à cet autre pays qu'il rêvait d'atteindre. N'était pas du genre à se contenter de frapper au portail du paradis en attendant sagement que quelqu'un vienne lui ouvrir.

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S'était entiché d'un autre chemin. Un peu vieillot. Déserté par la modernité. Suranné. Avait commencé par y mettre un pied, et puis un autre. Et s'obstinait à s'y engager. Voulait être poète. En toute innocence. L'avait déjà publié deux livres. Le public n'en avait fait aucun cas. Le faux pas à ne pas recommencer. Une provocation stupide. Abandonner le statut d'icône rock pour vendre péniblement deux cents exemplaires à l'année d'un opuscule incompréhensible qui n'intéresse personne. Admirez le fada.
Certes il existe un lien entre la poésie et la musique. Qui remonte à la plus haute antiquité. La lyre d'Orphée. Comment se fait-il que personne n'ait jamais remarqué que le cheminement de The End n'est ni plus ni moins qu'une descente orphique ? A la recherche de l'âme soeur ( he paid a visit to his sister ), que le meurtre du père n'est pas la mise en scène d'un complexe d'Oedipe mais une mise au tombeau et le viol de la mère un passage en force dans les souterrains infernaux. Mais au contraire de Gérard de Nerval, il n'y a pas de remontée victorieuse.

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Autre question. Que se passe-t-il quand la musique est terminée ? Genre de questionnement insidieuse à la Robert Graves, je le reconnais. Pourtant quand Pince-mi tombe du bateau, il reste bien quelqu'un sur le bateau. Même mouvement de recul que pour la fausse end. Marche arrière toute. L'on revient à son point de départ la queue entre les jambes. Pas question de rester sur une défaite. L'on bombe le torse, l'on se frappe la poitrine et l'on déclare la guerre au monde entier. Sans tarder. C'est sur le rocher de son impuissance que Prométhée est le plus fort. We want the world and we want it now !
Hervé Muller s'attarde sur ces deux premiers grands textes de Morrison. Pour le troisième, il tourne un peu autour de la peau. Il y a sûrement un lézard dans la boite à surprise. L'est aussi mal à l'aise que les trois musiciens du groupe qui au moment de l'enregistrer décident que cette Célébration ne tient pas la route. Le poème n'est-il pas par trop hétéroclite ! Des fragments mal assemblés qui ne s'adaptent pas parfaitement. Il s'agit là pourtant du mode d'écriture habituel de Morrison, une perpétuelle oscillation entre collage et inspiration, rien de bien nouveau pour qui se donne la peine de faire un tour dans la soul kitchen de l'atelier de fabrication du poète.

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The End est le drame de l'échec. Descendre aux enfers, passer les portes de la mort et ne pas réussir à mourir ! De quoi acquérir le sens de l'humour noir. When the Music is Over est le poème de l'échappatoire, le mort vivant qui revient au monde, mais La Célélébration est la métamorphose ultime. Mourir homme pour renaître lézard. L'animal virtuel de tous les possibles. Le serpent qui se mord la queue, l'éternel retour du même, en tant que sommitale puissance. L'homme accède au stade suprême du poète, l'oeil limpide de l'univers.
La poésie de Morrison se donne à lire sous forme d'images. Procédé de voyeur qui guigne par le trou de la serrure. Le cinéma est une de ses obsessions. Mais Morrison voit plus loin que la réalité. Là où vous décrivez des choses et des bêtes il aperçoit la superstructure mythique des objets, invisible pour beaucoup, qui les englobe. La vision de l'astral n'est pas de tout repos. Certains enfants ont peur du noir. D'autres de ce qu'ils décèlent. L'alcool aide les plus fines particules translucides du songe à se déposer au fond du verre de la conscience.

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L'est de bon ton, ces derniers temps, de se gausser des prétentions poétiques de Morisson. Lui-même nous en donne une explication. Le disque, ne demande pas d'effort. Suffit d'écouter. Lire est une opération de plus grande exigence. La musique est le miroir aux alouettes de la poésie. Les contemporains sont plus attirés par le bruit que le silence. Quel est donc de gentle sound que vous demande d'écouter Morrison ? Puisque l'on se détourne plus facilement de ses écrits que de ses disques l'on en déduit que ses recueils que l'on n'a pas pris le temps de lire attentivement sont de piètre qualité...
Beaucoup ne jugent la poésie que selon une grille interprétative surréaliste. Le déchaînement des images métaphoriques des textes de Morrison est un leurre. Ceux qui s'obstinent à une lecture andrébretonnante s'y cassent les dents. Au-delà des fulgurations ils ne perçoivent que du verbiage. Cela leur apprendra à rechercher le Verbe de l'Inconscient comme étalon logosique de compréhension entachée d'un christicisme qui n'ose dire son nom. Morrison se réclame à plusieurs reprise du Symbolisme. Ce qui implique une écriture de plus haute signifiance qui ne se contente pas d'éclater le réel pour en recoller les morceaux. Ce genre de poètes essaient du même coup d'identifier les mythifications structurelles de la matière et de son appréhension.

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Une autre source de mésinterprétation de la poésie de Morrison c'est qu'au premier aspect, elle a le goût et la couleur d'Arthur Rimbaud, mais de fait elle serait davantage d'obédience verlainienne, laissez tomber les feuilles d'automne et les patenôtres de Sagesse, jetez un coup d'oeil sur les derniers recueils érotiques, Mes Prisons, et les Les Poëtes Maudits, et les textes de Valéry sur le culte bachique par lequel les groupes d'étudiants honoraient le vert vieillard, vous y trouverez parallèlement des accointances remarquables.
Pour la petite histoire je me dis que le volume de Pastel In Prose ( 1890 ) de Stuart Merril qui offre au public américain une anthologie de textes français fin de siècle a bien dû passer entre les mains de Morrison. L'on sait que les bibliothèques des Universités Américaines sont bien plus fournies sur cette période que la plupart des françaises.

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Parce qu'il met l'accent sur le cheminement intellectuel de Jim Morrison ce livre d'Hervé Muller est des plus captivants. Va vraiment au-delà du simple chanteur des Doors. Me suis un peu baladé sur les blogues qui parlent de Jim. Suis un peu effaré de toutes ces analyses empêtrées de moraline qui émaillent de leurs crottes repoussantes les commentaires. L'était pas gentil. L'était arrogant. L'était indécent. L'était indélicat avec les demoiselles. Il frappait son frère. Il disait des gros mots. C'est vrai. Il a commis toutes ces atrocités et même pire. Vous oubliez deux tares congénitales. L'était poète. L'était rocker. Et aucune de ces deux revendications postulatoires n'excuse l'autre.
Allez en paix. Nous préparons la guerre.

Damie Chad.

( Photos : Parismmojo / Alain Ronay / )

 

AN AMERICAN PRAYER
JIM MORRISON
MUSIC BY
THE DOORS

( Elektra / 1995 )

AWAKE – GHOST SONG / DAWN HIGHWAY - NEWBORN AWAKENING / TO COME OF AGE – BLACK POLISHED CHROME – LATINO CHROME – ANGELS AND SAILOR S – STONED IMMACULATE / THE MOVIE – CURSES INVOCATIONS / AMERICAN NIGHT – ROADHOUSE BLUES – THE WORLD ON FIRE – LAMENT / THE HITCHHIKER / AN AMERICAN PRAYER – HOUR FOR MAGIC – FREEDOM EXISTS – A FEAST OF FRIENDS + BABYLON FADING – BIRD OF PREY – THE GHOS SONG.

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Ce n'est pas un disque des Doors à proprement parler. Ont dû être pris d'un remords lorsqu'ils l'ont édité en 1978. L'aura de Jim ne cessait de grandir, devaient se sentir un peu penauds, le projecteur s'attardait de moins en moins sur leurs pâles figures, un peu comme quand votre voiture est morte et que vous avez beau faire des signes désespérés sur le bord de la Highway et que personne ne s'arrête pour s'inquiéter de votre sort. Morrison avait tenu à enregistrer ses poèmes avec ses musiciens, afin que ceux-ci l'aident à mettre en forme sa lecture. Devant le peu d'empressement de ses camarades, l'expérience avait vite foiré. Morrison mort, les bandes existaient, les survivants décidèrent de réaliser le projet de Jim.
Ont tripatouillé comme ils ont pu. Des poules bien embêtées de l'œuf de crocodile qu'elles viennent de trouver. Le grand mix, parfois la voix nue de Jim, souvent un accompagnement surajouté, le tout encadré par des extraits des disques enregistrés avec Jim. A l'époque l'on s'était jeté là-dessus comme les mites sur la robe d'un moine défroqué oubliée au fond de la sacristie. L'on en était ressorti déçus. On n'avait pas retrouvé notre dieu. On l'a écouté quelques fois et puis direct sur l'étagère des urgences qui ne pressent pas. L'ai ressorti à la suite de la lecture du book de Muller.
Une évidence. Ce n'est pas Morrison qui chante sur la musique des Doors. Ne s'appuie en rien – et pour cause – sur l'accompagnement musical. C'est juste le contraire, ce sont les Doors qui ont glissé leur musique sous la voix de Jim. Cela ressemble à un mauvais mixage. Une bande de démonstration effectué sur un magnéto deux pistes sur la table de la cuisine, juste pour donner à l'ingénieur du son une rapide idée de l'architecture du morceau qu'il est censé soniquement sculpter.
Mais il y a de quoi être troublé en écoutant les récitations de Morrison. Exit le rocker, l'on s'attend à des cris de haine, des mugissements de fauves, un entrechoquement de consonnes, des étranglements vocaliques, des hurlements de suppliciés, des halètements de serial killer, des susurrements pornographiques, des vaticinations de devin fou, toute la dramaturgie du théâtre de la cruauté d'Antonin Artaud. Fausse route. L'on se croirait dans un studio feutré de France-Culture. Morrison lit avec une gravité et une grâce lamartinienne. Pas d'emphase, mais un calme, une sérénité, sa voix au parfum d'ambre marine se fait caresse, douce, enchanteresse. Plus de tigre qui mugit dans les coins, ni de cobra menaçant qui siffle sur vos têtes. Le calme, le luxe voluptueux du rêve baudelairien. Je les comprends Manzarek, Krieger et Densmore, n'ont pas osé faire du bruit. Z'ont marché à pas feutré, pas question que la guitare se mette à vous piquer une colère flamenco à déraciner les arbres, ni que la batterie nique l'atmosphère de ses gros sabots de bois, n'y a que l'orgue qui vous tisse un nappage des plus discrets, du genre, chut, surtout ne vous dérangez pas, je ne fais que passer sur la pointe des pieds, inutile de me raccompagner à la porte, je m'éclipse. L'imprécateur est aux abonnés absents. Ne dégringole pas dans les escaliers comme Roger Blin dans Pour En Finir Avec le Jugement de Dieu. Pose sa voix comme Proust sa madeleine sur le rebord de la soucoupe. Un wagon de nostalgie qui passe sans bruit. Rien à voir avec un tramway tapageur qui se nommerait désir exacerbé.
Perso, je n'aurais pas insisté. La voix nue du poète et rien d'autre. Cela suffisait. Parfois après la tornade le vent se fait brise. C'est en ses moments de silence qu'il faut prêter l'oreille pour percevoir le chant des matelots qui vous appellent pour vous emporter vers l'île aux trésors perdus de pure innocence.

Damie Chad.

JAMES DIEU / Livre Premier
FRED PONTAROLO

( Futuropolis / 2007 )

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Encore pire que Jim Morrison. Ce n'est pas qu'il n'en finit pas de mourir, c'est que le gland qui engendrera le chêne multicentenaire dans le tronc duquel on prélèvera les planches pour son cercueil n'est pas encore né. Au bas mot, nous en avons encore pour au minimum un bon millénaire et demi. Remarquez ce n'est pas n'importe qui, pas de la petite friture pour chat malade. Immortel, qui nous met le doigt dans le cul. Sur la couverture se le plante, bonjour les morveux, de façon fort peu ragoûtante dans la narine. La droite pour les adeptes des précisions inutiles. Je ne voudrais pas en profiter pour me faire un peu de pub auprès de nos charmantes lectrices, mais qu'elles arrêtent de phantasmer, comparé à son portrait, je suis le plus beau mec de la terre, un prince inoubliable, l'ultime parangon de la beauté terrestre. Pourtant, en sa jeunesse il fut le roi, le rebelle à l'indépassable moue dédaigneuse, ses photos enflammèrent toute l'Amérique, l'Europe, le monde entier et peut-être même la moitié des imaginations féminines de trois cent trente quatre galaxies. Non je n'exagère pas. Vous en conviendrez lorsque j'aurais prononcé son nom talismanique, Elvis Presley.
Précision utile. Pas le jeune ténébreux de l'Hôtel des coeurs brisés, plutôt le patapouf rondouillard des derniers concerts de Las Vegas. N'habite plus à Graceland. Squatte une canette de coca-cola écrabouillée, lui, sa graisse et ses bagouses, l'en sort de temps en temps comme le génie de la lampe d'Aladin. Se livre alors à des déclarations qui risquent de vous chagriner, sachez qu'il a créé l'univers, la terre et les hommes – jusque-là tout va bien – pas à partir de rien comme Jéhovah – qui sur ce coup remonte en notre estime - mais de son vomi. Quoique métaphysiquement parlant ne vaut-il pas mieux être issus des vomissures d'Elvis que de rien ? Car au moins c'est déjà de quelque chose. Je laisse votre libre arbitre décider en votre âme et conscience de votre préférence.
Donc Elvis, le Retour. Un peu obsédé ne pense qu'à baiser. L'est sûr qu'à l'intérieur d'une boîte de coca – je ne sais pas, l'occasion ne s'est jamais présentée - l'on doit se sentir un peu à l'étroit pour la gymnastique d'éros. En plus l'a mal choisi son lieu d'atterrissage ou d'émergence. ( Avec Dieu les notions de haut et de bas sont contingentes. ). L'est tombée sur la face cachée de l'Amérique. Chez les pauvres, les déclassés, les chômeurs, les trafiquants à la petite semaine, bref chez tous ceux qui essaient de survivre de boulot précaires sous-payés en combines minables. Exemple, le personnage principal – notez la déchéance de l'idole, n'a pas le premier rôle – revend au rabais des canettes de coca-cola qu'il a chouravées.
Vous vous doutez que l'apparition d'Elvis jette le trouble dans ce milieu de bras cassés. Un coup de pied dans la termitière des gagne-minuscule. Sa présence aiguise les appétits, pécuniaires chez les messieurs, et sexuels chez les dames. L'on sent que ça va mal se passer. En effet à la fin de ce premier tome, l'on compte déjà un mort, une victime collatérale. Le deuxième volet de la saga s'annonce sous de mauvais auspices. ( A suivre )

JAMES DIEU / Livre Troisième
FRED PONTAROLO

( Futuropolis / 2007 )

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Pas pu mettre la main sur le deuxième. Cela m'aurait-il aidé à comprendre ce tiers-livre ? J'en doute, Elvis est sur la route au coeur de New York. N'a pas choisi le bon moment. En plein attentat des Twins Towers. Les presleysologues ne manqueront pas de rappeler l'histoire de Jesse Garon, le frère jumeau mort à sa naissance. Une grande énigme métaphysique parcourt le bouquin : le génie de la cannette est-il vraiment Dieu ? Avec en prime, celle-ci plus embarrassante pour les théologiens, pourquoi Dieu existe-t-il ? Et celle-ci, façon champignons à la grecque : pourquoi y a-t-il Dieu et non pas autre chose ? Les réponses vous semblent difficiles ? Alors n'entamez pas la lecture de ce troisième tome, l'action est encore plus embrouillée, le synopsis est un véritable labyrinthe, à peine sommes-nous débarrassés d'un personnage qu'il réapparaît aussi frais que Lazare de son tombeau. Ou qu'une sardine à l'huile sortie de sa boite. Pour les sentimentaux, un nouvel personnage, la prostituée aux lèvres aspirantes et au coeur aussi méchant que le diable. Celui-ci est d'ailleurs présent, Jésus aussi, et toute la smala déglinguée qui court avec : le faux Elvis, dieu le père, l'amoureux transi, les frères Bogdanoff et quelques autres du même tonneau des Danaïdes. L'on a dû emprunter le mauvais couloir car ce tome trois se termine exactement comme le tome un. Dessin à tonalité jaune, la couleur de l'or métaphysique, ces palominos que l'on trouve au fond des culottes des petits enfants. Vous reste tout de même cette ultime interrogation : mais que vient faire Elvis Presley dans cette foutue camionnette ? Prenez une double camomille ( parfaite contre les crises de foi ) avant d'aborder ce tohu-bohu des plus abstrus.
Peux vous filer un fil d'Ariane conceptuel : si l'on a les dieux que l'on mérite, méritons-nous Elvis Presley ?


Damie Chad.


GROUPES KR'TNT !

 

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KR'TNT ! à la proue de l'actualité ! N'avais pas terminé ces deux articles précédents sur Morrison depuis deux heures que chez mon buraliste le tout nouveau numéro de de Rock & Folk m'a interpellé. Jim Morrison et The Doors en couverture ! Les grands esprits se rencontreraient-ils ? Bien sûr. Mais plutôt les gros intérêts. La preuve : Elektra sort un coffret trois disques consacré au premier album des Doors. Version mono, version stéréo, et pour terminer, le coup du rhino féroce, non pas la quadriphonique, mais huit titres live au Matrix. Et hop, le mensuel sort l'olifant du rappel des fans qui avait déjà servi lors de la réédition de L.A. Woman en 2011, grand article et tout le tra-la-la... C'est fou comme les maisons de disques ont la main longue et le crochet du gauche fulgurant, le dernier titre de Chuck Berry sur France-Bleu hier soir à six heures trente... Par contre pas un mot sur le surprenant remerciement de Vincent Palmer qui quitte la revue par la petite porte...
Mais la grosse surprise, l'était avant, dans les premières feuilles, tiens je connais cette photo, mais oui, Pogo Car Crash Control en pleine page ! KR'TNT ! vous en a dit le plus grand bien ces derniers mois, trois concerts, la chro de leur premier morceau sur compilation, puis celle de leur splendide EP, et enfin de deux mortelles vidéos, et les voici en Tête d'Affiche ! Ce n'est qu'un début, ils continuent le combat !
N'y a pas si longtemps que cela, dans la même rubrique, Rock & Folk présentait Howlin' Jaws, qui nous fournissent épices et délices depuis plusieurs années...
Keer Rockin' Till Next Time !


Damie Chad.

 

 

Commentaires

  • Très bel article sur les Wise Guys monsieur Chad. Merci. Votre enthousiasme fait plaisir à lire. Effectivement, c'était une très belle soirée.
    Sachez que vous avez également utilisé mes photos pour l'illustrer (je dis ça, je dis rien).
    nadège

  • Merci de préciser Nadège. C'était une belle soirée, j'ai pris les photos sur le blogue de Béatrice Berlot et le prénom Nadège n'apparaît pas. En tout cas les photos sont belles.

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